Bonjour à tous, je suis ravie de vous retrouver aujourd’hui pour un article qui m’a énormément été demandé : qu’est-ce qu’une pension participative ? Et bien je vais t’expliquer en quoi cela consiste et quels sont les avantages ainsi que les inconvénients de ce type de pension. Sors ton carnet pour prendre des notes !
Pension participative, kesako ?
Une pension participative est, comme son nom l’indique, une pension dans laquelle on participe. Il s’agit généralement d’un agriculteur qui loue ses parcelles à un ou des propriétaires de chevaux et qui s’occupe en général uniquement de l’entretien des clôtures. Tout le reste est à la charge du ou des propriétaires à savoir : gérer l’approvisionnement en eau, gérer la nourriture, gérer les abris (nettoyage et entretien), gérer la rotation des parcelles, gérer la sellerie ou lieu de stockage de la nourriture ou encore gérer les absences lorsqu’il y en a.
Il est donc indispensable de coopérer afin d’offrir à sa monture le meilleur endroit possible. S’entendre avec les autres propriétaires peut être facile comme compliqué et c’est souvent là que le bas blesse ! Ne pas choisir les personnes avec qui son cheval partage son pré, ça peut être le paradis comme l’enfer. Surtout lors d’une gestion aussi importante. Il faut également s’entendre avec le propriétaire des terres pour les livraisons de fourrage par exemple. Finalement, la pension participative, c’est s’ouvrir de nouvelles portes en partageant les tâches mais cela peut également être compliqué à gérer si on a pas la possibilité de faire les choses comme on le souhaite.
Les avantages de la pension participative
Le premier avantage est, indéniablement, financier. Payer « uniquement » la location de la parcelle, c’est super les mois où l’herbe est suffisante. Mais quand l’automne arrive et qu’il faut commencer à rentrer du foin et gérer la distribution, c’est une autre paire de manche ! Cette dépense moindre permet de mieux gérer son budget et d’avoir un peu plus d’argent disponible pour faire autre chose (pour son cheval ou pas !).
Le deuxième avantage est la socialisation. Même si ce n’est pas facile avec tout le monde, ce mode de pension permet de se rapprocher des personnes qui sont également dans ce type de pension. Je croisais régulièrement les autres propriétaires avant que le fonctionnement ne change mais ensuite, ça a été une nouvelle histoire entre nous et c’était super cette proximité ! On allait plus souvent voir les chevaux des autres, on en apprenait davantage sur les histoires des chevaux mais également des propriétaires. J’ai adoré cette facette de la pension participative !
Le troisième avantage, c’est l’autonomie ! Moi qui voulait gérer au plus proche l’environnement que j’offrais à Loulou et bien, j’ai été servie ! Pouvoir décider soi-même du changement de pâture, pouvoir gérer de À à Z l’alimentation et savoir parfaitement les doses données ou encore organiser la rencontre avec les professionnels de santé quand on veut. Tout ça, c’était le bonheur !
Les inconvénients de la pension participative
Le premier inconvénient, celui qui m’a décidé à changer de pension, c’est la logistique. Ce qui contre balance avec l’autonomie mais c’est bien l’autre côté de la pièce qu’il ne faut pas négliger car ça demande un temps de fou ! Quand c’est la belle saison et qu’il n’y a rien à rajouter au pré, pas de fourrage ou autre, c’est parfait. Mais dès que les mauvais jours reviennent et qu’il faut gérer l’achat, le stockage et la distribution du foin, c’est une autre épopée qui commence. Trouver du foin quand on est un particulier, c’est ultra compliqué ! Du moins dans ma région. Trouver ensuite une date pour la livraison, en sachant qu’il faut être présente pour réceptionner et ensuite, soit bâcher soit mettre dans le pré, calculer quand il faudra commander une autre botte de foin, trouver un endroit pour stocker en attendant,… Et bien ça demande du temps et de l’organisation !
Le deuxième inconvénient, en lien avec le deuxième avantage, c’est les autres propriétaires. Autant tout peut très bien se passer, autant ça peut être l’enfer si on est pas sur la même longueur d’onde. J’ai été avec une propriétaire toute gentille mais qui ne s’y connaissait malheureusement pas suffisamment en gestion équine pour choisir une pension participative. Malgré mes arguments, nos chevaux n’avaient pas assez de foin et ça me brisait le coeur de voir Loulou comme ça…
Pour les propriétaires qui veulent gérer leur chevaux seuls, je vous en prie, renseignez-vous, apprenez à répondre aux besoins fondamentaux de vos montures ! Non un cheval ne peut pas se contenter d’un filet de foin d’à peine 7 ou 8 kilos pour plus de 24h.
Ce revers de médaille, je ne m’y attendais pas et là aussi, j’ai eu beaucoup de mal à m’imposer et à défendre plus justement mes connaissances.
Le troisième inconvénient, c’est la localisation. Pour être en pension participative, il faut habiter à côté, pour moi aujourd’hui, c’est primordial. Lorsque Loulou était dans cette pension, il était à 18 kilomètres de chez moi et je ne pouvais pas passer tous les jours pour vérifier qu’il ne manquait pas de foin par exemple. Et même si les autres propriétaires passaient, je ne pouvais pas m’empêcher d’angoisser, au fond de moi…
J’ai énormément culpabilisé de l’avoir laissé aussi longtemps sans véritablement agir mais je n’avais pas vraiment de solution « prête à l’emploi ».
Finalement, la pension participative, c’est bien ou pas ?
J’ai envie de dire, dans un premier temps, que ça dépend ! Tout dépend de ton cheval, de ses besoins quotidiens, de ta disponibilité, de ton budget, de ta facilité à t’associer avec d’autres personnes qui ne partagent pas forcément le même point de vue que toi et surtout, de la distance !
J’ai apprécié le fait de découvrir ce nouveau type de pension que je ne connaissais pas mais je suis également très contente de l’avoir quitté. Cette pension ne nous convenait pas, à Loulou et moi, mais il peut tout à fait convenir à d’autre.
Choisir la pension participative, c’est accepter de donner de son temps et de son énergie pas uniquement à son cheval, mais également à la « communauté » des autres propriétaires présents dans la pension. C’est avoir toujours un œil sur son cheval et celui des autres, c’est remplacer lorsqu’il y a des absents, c’est apprendre à déléguer et à faire confiance. Mais c’est également échanger, apprendre, discuter, se questionner, avoir un autre point de vue, gérer les problèmes à plusieurs, avoir une présence plus forte et sur laquelle on peut se reposer.
Alors, la pension participative, ça te tente ? Tu connaissais le principe ?